Le plan de relance de l’UE est déjà un fiasco !

Les modalités du plan de relance européen sont désormais connues. Il se compose d’un volet « prêts » et d’un volet « subventions », pour 750 milliards d’euros. Mais les État membres doivent encore donner leur accord, et il est loin d’être obtenu. Un rapide calcul montre en effet que le volet « prêts » se révèle perdant pour beaucoup de pays, au premier rang desquels la France.
BCE, Banque centrale européenne, plan de relance, 750 milliards

L’ARGUMENT principal avancé par les partisans de l’Union européenne pour défendre leur plan de relance était qu’ensemble nous obtiendrions des crédits à meilleur marché. L’affirmation était déjà douteuse car même si l’UE obtenait un bon taux d’emprunt, certains pays, comme l’Allemagne, les Pays-Bas ou la France, auraient été lésés. La réalité est finalement que ce taux sera loin d’être intéressant pour les pays. Le 12 septembre, l’économiste finlandais, Tuomas Malinen, révélait que le taux d’emprunt pour le plan de relance de l’UE serait de + 1,15 % !

Cela veut donc dire que pour lever les hypothétiques 750 milliards d’euros, les pays membres de l’UE devront payer bien plus puisqu’il faut rembourser les 750 milliards de capital mais aussi les intérêts.

C’est dans ces conditions que l’on a appris le 19 octobre que l’Espagne ne ferait pas appel au volet « emprunts » du plan de relance. Rappelons au passage au lecteur que le plan de relance comprenait un volet « subventions » pour 390 milliards d’euros et un volet « emprunts » pour 360 milliards d’euros. L’Espagne était éligible à 70 milliards d’euros d’emprunt. Après s’être vantée en juillet d’avoir obtenu la part du lion concernant les prêts, Madrid se rend compte que cette opération lui coûterait plus cher que cela ne lui rapporterait. L’Espagne peut emprunter actuellement à 10 ans à + 0,03 %. Il lui est infiniment plus profitable d’emprunter elle-même que de passer par le mécanisme d’emprunts du plan de relance. Au passage, cela lui permet aussi de moins dépendre des injonctions de Bruxelles, et nul doute que le gouvernement de Pedro Sanchez y pensait également avant de refuser ce volet.

C’est tout le volet « prêts » du plan de relance qui risque de ne jamais voir le jour.

Les dernières informations venant de Bruxelles laissent à penser que l’Italie et le Portugal vont très probablement suivre le même chemin que l’Espagne. Rien ne serait plus logique puisque l’Italie emprunte à 10 ans à + 0,04 % et le Portugal à + 0,02 %. Il faudrait être insensé pour vouloir d’un emprunt à rembourser avec un taux de + 1,15 % quand on peut obtenir soi-même des taux bien plus bas. L’Italie pouvait emprunter environ 75 milliards d’euros par l’intermédiaire de l’Union européenne, et le Portugal 15 milliards d’euros.

Même la Pologne, troisième plus gros bénéficiaire théorique des prêts avec 31 milliards d’euros risque d’y penser à deux fois avant d’avoir recours à eux car elle emprunte actuellement à 10 ans à + 0,99 %, soit moins que le taux de l’UE. En somme, c’est tout le volet « prêts » du plan de relance de l’UE qui risque de ne jamais voir le jour. Excusez du peu, 360 milliards d’euros, soit 48 % du plan de relance. Le formidable plan de relance de l’UE ne représentera finalement que 2,9 % du PIB de l’UE, réparti sur plusieurs années, alors que le PIB de l’UE devrait chuter de plus de 8 % en 2020.

Le mythe de l’argent « européen » gratuit

C’est néanmoins une bonne nouvelle pour la France que ces pays refusent les prêts de l’UE puisque la France aurait garanti des prêts pour d’autres pays, avec le risque de défaut inhérent, sans voir le moindre euro chez elle.

Ne nous réjouissons pas trop vite, cependant. Ces pays défendent leurs intérêts nationaux et ils sont bénéficiaires du volet « subventions », qu’ils vont bien évidemment activer. Or c’est bien la France qui paiera pour qu’ils obtiennent le capital et c’est elle qui remboursera les intérêts de cet emprunt de l’Union européenne ! L’Italie recevra environ 73 milliards d’euros, l’Espagne 72 milliards d’euros, la Pologne 40 milliards d’euros et le Portugal 17 milliards d’euros.

Le mythe entretenu par le gouvernement français est que ces subventions seraient de l’argent gratuit qui viendrait de l’Union européenne. L’illuminé Clément Beaune le répète à qui veut l’entendre et a osé faire la leçon là-dessus à l’Assemblée nationale pour faire passer la pilule de la hausse ahurissante de la contribution de la France au budget de l’UE.

La BCE a reconnu que la France va payer plus que ce qu’elle va recevoir

Leur espoir est que des ressources de l’UE dites « propres » puissent financer ces subventions. Les prétendues ressources propres de l’UE sur des taxes carbone ou GAFAM ne verront probablement pas le jour car l’Allemagne s’y refuse, comme l’a reconnu lui-même Bruno Le Maire. Ce sont donc les États qui paieront. Et même si elles voyaient le jour, ce sont bien les Français qui les financeraient au bout du compte, ces ressources propres de l’UE n’étant rien d’autre que le siphonnage de la base fiscale de l’État français. La Banque centrale européenne elle-même a reconnu dans un rapport que la France va payer plus que ce qu’elle va recevoir. Il n’y a plus guère que Paris pour alimenter cette fable.

Ce sont les États qui paieront, et les pays bénéficiaires l’ont bien compris. L’Espagne paiera 40 milliards d’euros pour en recevoir 72 : gain net, 32 milliards d’euros. La Pologne déboursera 21 milliards d’euros pour en récolter 40 : gain net, 19 milliards d’euros. L’Italie dépensera 61 milliards d’euros pour en toucher 73 : gain net, 12 milliards d’euros. Le Portugal réglera 9 milliards d’euros pour en capter 17 : gain net, 8 milliards d’euros.

Une perte sèche de 40 milliards d’euros

Et la France dans tout cela ?

Véritable pigeon de l’Union européenne, la France va payer bien plus qu’elle ne recevra. En raison de sa contribution habituelle dans le budget de l’UE, la France financera 68 milliards d’euros sur les 390 milliards de capital. Mais voilà, comme je l’ai dit, l’UE emprunte à + 1,15 %, cela signifie donc qu’il y aura 70 milliards d’euros d’intérêts dont la France paiera 12 milliards. Emmanuel Macron et Jean Castex se vantaient des 40 milliards d’euros de l’UE qui viennent abonder le plan de relance de la France. En réalité, la France paiera 80 milliards d’euros (capital + intérêts) pour en recevoir seulement 40. C’est une perte sèche de 40 milliards d’euros que les Français vont devoir essuyer.

C’est d’autant plus ahurissant que la France emprunte à l’heure actuelle à 10 ans à – 0,3 %. La France pourrait emprunter 80 milliards d’euros par elle-même et elle rembourserait moins. Là où l’Espagne fait preuve de bon sens en refusant des prêts qui lui coûteront trop cher, Emmanuel Macron non seulement n’a pas refusé ce plan totalement dingue pour la France mais en a été son premier ambassadeur. En somme, Emmanuel assume que les Français soient saignés pour son délire d’Union européenne. On peut même se demander s’il ne fait pas exprès pour ancrer toujours plus la France dans l’Union européenne avec des engagements de long terme, le prêt de l’UE courant jusqu’à 2058.

Aucun de ces surcoûts
n’a été soumis au consentement des Français.

Le même jour où l’Espagne a refusé ces prêts, l’Assemblée nationale a approuvé l’augmentation de la contribution de la France au budget de l’UE. La contribution nette de la France au budget de l’UE, qui tournait depuis une dizaine d’années autour de 8 milliards d’euros va bondir à 13 milliards d’euros par an. C’est une augmentation de près de 63 %. Ce gouffre est la résultante de trois choses : l’augmentation du budget de l’UE ; le départ lucide d’un contributeur net, le Royaume-Uni, avec le Brexit ; et les rabais supplémentaires obtenus par « les frugaux » (Autriche, Danemark, Pays-Bas, Suède) dans le cadre du plan de relance de l’UE.

Aucun de ces surcoûts énormes et imprévus n’a été soumis au consentement des Français. C’est complètement anormal. Plus que jamais, le respect de la démocratie impose que les Français soient consultés par référendum sur leur appartenance à l’Union européenne après un grand débat national.

Charles-Henri GALLOIS
Président de Génération Frexit

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