L’euro fait face à une mort lente et douloureuse…

… la Grande-Bretagne a esquivé une balle, selon un expert français ancien de la BCE. L’euro est dans les cordes : un ancien économiste de la BCE affirme que le Royaume-Uni a esquivé une balle en refusant d’adopter l’euro.

Traduction du Daily Express, le 12 janvier 2021
Auteur : Vincent Brousseau
Ancien économiste de la Banque centrale européenne
Responsable des questions monétaires pour Génération Frexit

La principale caractéristique de l’euro est qu’il est émis par plusieurs Banques centrales, la BCE bien sûr, mais aussi toute Banque centrale nationale (BCN) de la zone. La monnaie étant « unique », il s’ensuit que les mouvements transfrontaliers quotidiens de fonds engendrent une création continue de dettes et de créances entre les Banques centrales elles-mêmes.

En fin de journée, ce qui a été produit au cours des dernières vingt-quatre heures est converti en créances et dettes de la BCE sur, ou envers, l’une ou l’autre Banque centrale nationale. Ces créances et dettes sont communément appelées créances TARGET 2 ou dettes TARGET 2. Et cela continue, jour après jour, depuis la création de l’euro.

Mais dettes et créances s’accumulent. L’espoir sur lequel l’euro avait été construit était que celles-ci oscilleraient en permanence autour de zéro — s’annulant mutuellement [en moyenne]. Il en est bien allé ainsi durant les premières années de l’euro.

La BCE a tenté de vendre diverses explications sur le pourquoi du phénomène.

Cependant, depuis 2007, les créanciers de la BCE ont vu leurs créances augmenter et les débiteurs se sont vus de plus en plus endettés. La dette TARGET 2 envers la Bundesbank est passée de pratiquement zéro en 2007 à 1 136 milliards d’euros (un billion de livres sterling) le dernier jour de 2020.

De toute évidence, la BCE ne peut pas rembourser une somme de cette ampleur ; par conséquent, le seul espoir serait une inversion de tendance. Mais cet espoir est vain. La tendance à la hausse domine inéluctablement à moyen terme, et ce depuis 14 ans, soit environ les deux tiers de la vie de l’euro.

Afin de nous convaincre que l’euro ne court pas au désastre, la BCE a tenté de vendre diverses explications sur le pourquoi du phénomène.

Hormis le fait qu’expliquer la cause d’un fait désagréable ne le rend pas moins désagréable pour autant, aucun d’entre eux n’est convaincant. On accuse le covid ou l’assouplissement quantitatif. Ou encore, prétendant que ce problème a été depuis résolu, on accuse la perte de confiance mutuelle entre les banques commerciales [survenue en 2008].

Le départ potentiel d’un pays est précisément le point central de la question.

La deuxième ligne de défense de la BCE est une affirmation en forme de dogme, soulignant avec énergie que l’accumulation de dettes ou de créances parmi les Banques centrales ne constitue pas en soi un danger. Malheureusement, la rhétorique de la BCE est obligée d’ajouter « tant qu’aucun pays ne quitte la zone euro ».

De toute évidence, il est aussi impossible pour un pays de sortir de l’euro que de quitter l’UE. On nous dit donc de ne pas nous en faire.

Mais le départ potentiel d’un pays est précisément le point central de la question. C’est comme de dire que votre maison ne sera pas détruite avant d’ajouter en petits caractères « à condition qu’elle ne prenne pas feu ». L’argument n’a donc véritablement pas la moindre substance.
Alors, comment cela peut-il finir ? Il y a trois possibilités :

À long terme, la réalité l’emporte toujours sur l’idéologie.

Tout d’abord, un miracle se produit. À un moment donné, la tendance s’inverse et la créance TARGET 2 de la Bundesbank revient à des niveaux moins insensés, disons 300 milliards d’euros. Dans ce cas, le récit europhile explose d’enthousiasme et nous assure que l’euro est indestructible et qu’il est là pour toujours.

Deuxièmement, un choc advient, de nature non purement économique, comme en 1914 ou 1939. Personne, certes, ne souhaiterait cela.
Troisièmement enfin, les autorités allemandes admettent que la tendance ne s’inversera jamais. La Bundesbank elle-même en est déjà convaincue, comme le sont aussi d’autres commentateurs de premier plan qui voient l’euro faire face à une mort horrible causée par l’Allemagne elle-même.

Le Royaume-Uni a été fort avisé de ne pas abandonner la livre, et ce choix l’a finalement conduit à être le premier à sortir de l’UE. Mais la saga se poursuit. À long terme, la réalité l’emporte toujours sur l’idéologie.

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