Plan social de Nokia à Lannion : symbole de l’impuissance de l’État européiste

Le 23 septembre 2020, Loïg Chesnais-Girard, président du conseil régional de Bretagne, s’émeut du quatrième plan social mis en place au centre de recherches Nokia de Lannion, dans les Côtes-d’Armor, entraînant la suppression de la moitié des postes. Il se fend d’un tweet outré dans lequel il admet malgré lui son impuissance.

REVENONS quelques années en arrière. Le 21 octobre 2015, le groupe finlandais de télécommunications Nokia vient d’obtenir l’accord du ministre de l’Économie français, un certain Emmanuel Macron, pour le rachat du groupe de sociétés Alcatel-Lucent. Après le rachat de la branche énergie d’Alstom par l’Américain General Electric, c’est la deuxième entité issue de l’ancien champion mondial français la Compagnie générale d’électricité qui passe sous pavillon étranger. En 2016, le rachat du géant des télécommunications marquait la fin d’une aventure française de près d’un siècle.

Pour autant, le gouvernement socialiste — parti politique auquel appartient M. Chesnais-Girard — se voulait rassurant et affirmait qu’il s’agissait du seul moyen de maintenir les emplois, d’éviter la faillite du groupe, de préserver les savoir-faire et les technologies sur notre territoire. Et puis, c’était un Finlandais, un « partenaire européen ». Le mariage fut donc consommé avec la bénédiction du gouvernement, qui espérait la naissance d’un « champion européen ».

Cinq ans plus tard, les vœux de bonheur ont laissé la place aux slogans des cortèges syndicaux, qui dénoncent une trahison de la part de Nokia. Près de 1 233 emplois du groupe sont supprimés en France, dont 402 à Lannion. Une telle infidélité n’était-elle pourtant pas prévisible ? N’avait-on pas les moyens de l’éviter ?

En contrepartie du rachat d’Alcatel-Lucent, l’État français avait conclu avec Nokia un accord visant à garantir la pérennité des activités sur place et donc de l’emploi pour une période de cinq ans. Cinq années pendant lesquelles l’entreprise a pu bénéficier de coups de pouce fiscaux comme le CICE ou le CIR [1], et surtout faire l’acquisition des brevets et des travaux de recherche menés sur les sites français.

La question à se poser est alors la suivante : comment l’État français a-t-il pu conclure un tel contrat sans des garanties sérieuses ?

Les techniques juridiques du droit des contrats ne manquent pourtant pas (pacte de préférence, promesse de vente sous conditions suspensives, clauses résolutoires, etc.). La puissance publique peut également entrer au capital d’une société, en particulier lorsqu’elle est en pointe dans des domaines comme la 5G ou la cybersécurité. En cette crise sanitaire du covid-19, qui marque le retour en grâce de l’État, l’incompréhension devant ces renoncements répétés s’en trouve renforcée.

Les mots souveraineté, réindustrialisation, relocalisation, indépendance n’ont jamais eu autant le vent en poupe que ces derniers mois. Pour autant, la dimension profonde de ces mots n’est absolument pas saisie par les dirigeants actuels.
Lannion est un symbole. Né de la volonté étatique de désenclaver la Bretagne et aussi de créer un centre de recherches de pointe suffisamment loin de la frontière allemande, Lannion faisait figure de Silicon Valley dans le Trégor. La présence du CNET, puis de France Télécom, d’Alcatel ou d’Ericsson a permis un développement économique et technologique remarquable, avec l’émergence de PME et TPE liées à ces grands groupes.

Cette symbiose locale n’était pas le fruit du hasard, elle résultait de la pensée d’un État stratège. D’un État qui n’a pas attendu l’invention d’une « construction européenne » pour aménager son territoire, façonner des pôles de compétence dans des zones auparavant isolées et ériger à bout de bras des géants mondiaux.

Ces succès, réalisés par les générations précédentes, doivent inspirer notre génération. Mais il nous faudra opérer une rupture profonde d’avec l’idéologie du « laisser-faire », qui se traduit dans les faits par un « laisser-mourir ». Nos savoir-faire ne peuvent être abandonnés sur ce radeau de la Méduse qu’est devenue la mondialisation. Les dirigeants français de demain devront gouverner réellement, c’est-à-dire reprendre en main la barre de notre pays. Cela passera par une reprise du contrôle de nos politiques économique, monétaire et industrielle. Cela passera par le Frexit.

Pour Génération Frexit
Anthony VÉRA-DOBRÕES

1. CICE : crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi ; CIR : crédit d’impôt recherche.

Pour consulter ce communiqué hors-ligne, télécharger le PDF : CP – Plan social Nokia Lannion 02-10-2020

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