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Pourquoi Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit, rejoint Nicolas Dupont-Aignan
Front populaire, le 18 mars
Charles-Henri Gallois,
Président de Génération Frexit
Front populaire — Pouvez-vous rappeler les raisons qui vous ont poussé à rejoindre aujourd’hui NDA et Philippot dans leur « union des souverainistes » ?
Charles-Henri Gallois — Il y a en réalité deux dimensions qui sont en lien avec l’ADN même de Génération Frexit et les objectifs que nous nous sommes fixés lors de notre création le 14 juillet 2020 :
1° militer pour obtenir un référendum sur notre appartenance à l’UE,
2° l’Union des souverainistes comme outil essentiel pour y parvenir.
En cohérence avec nos objectifs et après avoir approché de près ou de loin tous les candidats à l’élection présidentielle de 2022, il était logique de soutenir Nicolas Dupont-Aignan, qui est le seul candidat qui portera ce référendum dans son programme.
Par ailleurs, il y a une dynamique d’union des souverainistes à créer. Nous pensons qu’elle peut se faire sur le plus grand dénominateur commun qui est ce référendum. Florian Philippot et Nicolas Dupont-Aignan étant d’accord là-dessus, le rapprochement a été assez naturel. Nous avons nos différences sur d’autres thématiques mais nous sommes d’accord là-dessus. C’est l’essentiel. La souveraineté sera le sujet fondamental pour les dix années qui viennent.
L’union des souverainistes est un vieux serpent de mer. On en parle depuis des années, nous sommes fiers de la faire.
Nicolas Dupont-Aignan est le seul souverainiste présent à cette élection présidentielle.
F. P. — Pendant la conférence, NDA a laissé entendre que ce pourrait être l’amorce d’un « grand mouvement patriote, souverainiste, gaulliste, qu’importe : pour l’indépendance de la France » et qui pourrait aller bien au-delà de la présidentielle et des législatives. À quoi faut-il s’attendre pour l’après-présidentielle ?
Ch-H. G. — Je pense qu’il n’est pas normal que les souverainistes fassent des scores aussi médiocres lors de l’élection qui devrait être leur élection phare : les élections européennes. Ces scores médiocres résultent entre autres d’une multiplication des candidatures qui empêchent de peser réellement. Nigel Farage, que je connais bien, faisait des scores très modestes aux élections générales au Royaume-Uni mais a explosé les compteurs pour les élections européennes, à la fois avec UKIP, puis avec le Brexit Party (maintenant Reform UK, parti allié de Génération Frexit).
Ce rapprochement n’est pas juste un coup de communication. Il doit être l’occasion de peser durablement sur le cours politique de la France pour mettre le référendum sur l’appartenance à l’UE au cœur du débat politique, comme l’ont fait nos amis britanniques.
F. P. — Vous êtes pro-Frexit et favorable à un référendum sur notre appartenance à l’UE. NDA est favorable à la tenue du référendum, mais voudrait d’abord proposer aux dirigeants européens un accord intergouvernemental « pour une Europe des nations », avec un délai de six mois. Que pensez-vous personnellement de cette procédure ?
Ch.-H. G. — C’est plutôt habile et cohérent. L’Europe des nations passe par la destruction de l’Union européenne. C’est un Frexit de l’UE quoi qu’il arrive. L’Europe des nations, ou Europe des peuples, c’est de la coopération internationale, au contraire de l’UE supranationale. C’est dire que l’on va mettre en commun avec quelques pays sur tel ou tel sujet où nous partageons les mêmes intérêts. L’UE supranationale, c’est avoir la même position sur tous les sujets à vingt-sept, quand bien même nous avons des intérêts divergents. C’est stupide, ringard et ce n’est imité nulle part ailleurs dans le monde.
Plus globalement, je suis persuadé qu’il faut faire en permanence la distinction entre Europe et Union européenne. L’Europe est un continent et au mieux une civilisation. L’Europe existait avant l’UE et existera après. L’UE est une entité supranationale nuisible dont il faut se débarrasser.
Au fond, Nicolas Dupont-Aignan donne deux options :
1. Les partenaires acceptent le traité qui remplace l’UE par une Europe des nations. Il y a quoi qu’il arrive un référendum qui donne le choix entre ce traité et la sortie pure et simple.
2. Les partenaires refusent ce traité. Référendum direct sur l’appartenance à l’UE.
Dans tous les cas, il est possible de sortir et, selon moi, une Europe des nations est déjà la fin de l’UE. La différence avec tous les autres candidats qui parlent d’Europe des nations, c’est qu’il ne propose pas de stratégie inapplicable et se laisse une porte de sortie avec le référendum sur l’appartenance à l’UE. Par conséquent, il est le seul souverainiste présent à cette élection présidentielle. Les autres ne sont pas crédibles sur cette question à partir du moment où ils ont refusé le référendum.
C’est une alliance qui respecte l’indépendance des mouvements et les différentes sensibilités. Ce n’est pas une fusion.
F. P. — Philippot et NDA ont pris des positions pour le moins controversées durant la crise sanitaire et qui n’étaient, sauf erreur de notre part, pas les vôtres. Avez-vous le sentiment de cautionner ces positions en les rejoignant ?
Si je les rejoins dans le combat contre le passe sanitaire et vaccinal, instruments liberticides et discriminatoires s’il en est, je n’ai en effet pas les mêmes positions qu’eux sur la crise sanitaire. Les rejoindre, ce n’est pas nécessairement avoir les mêmes positions ou cautionner tout ce qu’ils disent. Je les rejoins sur la question essentielle du référendum sur l’appartenance à l’UE. Si nous avions les mêmes positions sur tous les sujets, nous serions dans le même parti. Ce n’est pas le cas. Ils ne cautionnent d’ailleurs sans doute pas tout ce que je dis non plus. C’est une alliance qui respecte l’indépendance des mouvements et les différentes sensibilités. Ce n’est pas une fusion. Je n’ai jamais été de nature sectaire donc ce n’est pas une divergence toute relative sur cette crise qui va m’empêcher d’aller dans cette grande union. Il en va de l’intérêt de la France avant tout, et cet intérêt mérite qu’on mette au-dessus de tout le référendum.
F. P. — Pourquoi ne pas avoir choisi de rallier Zemmour ou Marine Le Pen, mieux placés parmi les patriotes ?
Ch.-H. G. — À partir du moment où ils ne proposent pas le référendum et ont une stratégie sur l’UE aussi inapplicable que maladroite, il n’était pas envisageable de les rejoindre. Je me suis toujours engagé par conviction, pas pour les places. La cohérence et les convictions imposaient de soutenir Nicolas Dupont-Aignan plutôt qu’Éric Zemmour, Marine Le Pen ou même Jean-Luc Mélenchon. Encore une fois, nous avons poussé et proposé le référendum à tous !
F. P. — Il est difficile d’unir les souverainistes, nous en savons quelque chose. Y a-t-il des raisons d’être optimiste ?
Ch.-H. G. — Cette union est la première pierre indispensable à l’édifice. Espérons que d’autres rejoindront la démarche. Évidemment qu’il y a des divergences sur d’autres sujets mais il me semble impératif de ne pas être sectaires si l’on veut sortir de l’UE. C’est aussi le message que fait passer Génération Frexit en rejoignant cette union puisque nous sommes en dehors du clivage gauche-droite, avec différentes sensibilités au sein même de notre mouvement. Je rappelle d’ailleurs que les 55 % de NON de 2005 était à 30 % de droite et à 25 % de gauche. On n’en sortira pas seulement par la gauche ou par la droite.
Cette union fera tout pour obtenir le référendum. Espérons qu’elle sera le plus large possible. Si ce n’est pas le cas, le jour où nous obtiendrons ce référendum, je suis néanmoins persuadé que nous serons tous réunis du même côté de la barricade.