Réforme de l’UE : « Les européistes sentent que leur rêve fédéral s’essouffle et ils se raidissent »

Front populaire, le 1er décembre 2023
Charles-Henri Gallois,
Président de Génération Frexit

Front populaireL’Assemblée nationale a voté hier soir une résolution sur l’avenir de l’Union européenne, adoptée la semaine dernière par le Parlement européen. En quoi ce texte fait-il peser une menace supplémentaire sur la souveraineté des nations ?

Charles-Henri Gallois — Le texte est légèrement différent du rapport voté par le Parlement européen mais l’esprit est le même : c’est un pas supplémentaire vers le fédéralisme intégral et la fin de la souveraineté nationale. Les éléments principaux sont les suivants :

La sacralisation de la supériorité du droit européen sur le droit national, ce qui empêcherait toute tentative de bouclier constitutionnel ;
La fin du droit de veto et des décisions à l’unanimité ;
— La simplification du processus d’élargissement de l’UE.

Le rapport voté au Parlement européen incluait en plus un véritable gouvernement de l’UE, une armée européenne et l’obligation d’adopter l’euro. Les députés du MoDem, d’Horizons, de Renaissance du Parti socialiste et d’EELV avaient voté pour ce rapport.

Fr. P. — Le projet évoque des modifications institutionnelles (abandon des votes à l’unanimité au Conseil de l’Europe et commissaires européens nommés par le président de la Commission) et des élargissements des pays de l’UE. Qu’est-ce qui vous préoccupe le plus ?

Ch.-H. G. — En matière de souveraineté pure, l’abandon du vote à l’unanimité est le plus préoccupant car il enlève tout droit de veto quelle que soit la question. Cela étant dit, ce processus fédéral est déjà largement enclenché et il ne reste de vote à l’unanimité que sur un très faible nombre de sujets (politique étrangère et de défense, justice et affaires intérieures, fiscalité, élargissement et modification des traités).

L’élargissement des pays de l’UE est davantage préoccupant en matière financière, économique, sociale et sécuritaire. Ce sera une catastrophe encore plus grande que ne l’ont été les élargissements successifs à l’Est de 2004 et 2007. Je rappelle que 55 % des délocalisations françaises sont au sein même de l’UE, et essentiellement vers les pays de l’Est de l’Europe. Entre le travail détaché et les délocalisations, en plus de l’immigration, c’est une pure folie. L’Ukraine, l’Albanie et le Kosovo sont par ailleurs des pays très criminogènes avec un crime organisé assez puissant.

Seuls 123 députés étaient présents pour un sujet fondamental symboliquement.

Fr. P. — Renaissance, le Modem et les seuls députés PS et Horizons présents ont voté pour. LFI et le RN ont voté contre et les rares LR présents se sont abstenus. Pourquoi notre classe politique a-t-elle si peu le souci de notre souveraineté ?

Ch.-H. G. — Il faut noter que EELV avait piscine, avec l’intégralité des députés absents, mais ils auraient aussi voté pire étant peut-être encore pire, et c’est pourtant difficile, que la Macronie sur les questions européennes. Le PCF, qui se vante pourtant d’habitude d’avoir voté contre tous les traités européens, avait aussi piscine.

C’est lamentable. D’une manière générale, seuls 123 députés étaient présents pour un sujet fondamental symboliquement.

Fr. P. — Il reste encore un très long et complexe processus avant qu’une telle réforme des traités ne soit adoptée. Les mouvements souverainistes semblent prendre de plus en plus d’importance en Europe. Craignez-vous néanmoins que les fédéralistes arrivent à leurs fins ?

Ch.-H. G. — La portée de ce vote est avant tout symbolique. Une résolution est censée donner la position de l’Assemblée nationale sur une question mais elle n’a pas valeur de loi. C’est encore moins le cas pour ce qui est d’une révision des traités étant donné qu’il faut l’unanimité des pays membres pour cela se fasse.

Je pense toutefois que cette fuite en avant des européistes du Parlement européen, puis de l’Assemblée nationale reflète une fébrilité et une crainte des européistes qui voient l’idée de souveraineté monter partout en Europe. Ils sentent que leur rêve fédéral s’essouffle et ils se raidissent.

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