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Charles-Henri Gallois : « La fuite en avant de l’UE caractérise les empires en fin de vie »
Front populaire, le 23 juin
Charles-Henri Gallois,
Président de Génération Frexit
Front populaire — Un Français, un Allemand, un Italien et un Roumain sont donc censés parler uniment au nom de toutes les nations de l’Union européenne ?
Charles-Henri Gallois — L’intitulé de la question pourrait rappeler certaines blagues. En tout état de cause, croire que quatre États de l’UE représenteraient les vingt-sept est évidemment une idée fausse. Tout aussi fausse que le prétendu couple franco-allemand qui n’existe que dans l’esprit des dirigeants français. Je dirais même qu’ils ne représentent qu’eux-mêmes car jamais les peuples de ces quatre pays n’ont été consultés sur une ingérence dans ce conflit.
En tant que souverainiste, je condamne l’invasion en Ukraine, même s’il faut rappeler toute l’histoire depuis 2014, mais c’est une folie furieuse de nous amener à la confrontation avec la Russie.
F. P. — Mario Draghi a annoncé à Zelensky, en parlant de la ville d’Irpin (banlieue de Kiev), en partie détruite par les combats, que « tout serait reconstruit ». Comment comprenez-vous cette annonce ?
Ch-H. G. — Même si l’intention est louable, je ne sais pas avec quel argent il souhaite reconstruire. La France donne déjà 13 milliards d’euros net en pure perte au budget de l’UE. 40 milliards d’euros net aussi en pure perte avec le « plan de relance » de l’UE. L’Italie a une dette publique de 155 % et emprunte à 4 % à dix ans. Il faut être sérieux. Elle aura déjà du mal à honorer sa dette dans les années qui viennent. Les pays de l’UE vont subir une crise énergétique majeure. On voit mal comment nous pourrons reconstruire quoi que ce soit à l’étranger. Si aide, il y a, elle sera limitée.
La résolution de ce conflit doit passer par la diplomatie et ne peut se faire qu’avec la Russie.
F. P. — A priori, la venue à Kiev de représentants européens en temps de guerre paraissait sérieuse. Comment expliquez-vous qu’il n’en reste qu’une série de photos — détournées des centaines de fois depuis — entre Macron et Zelensky ?
Ch.-H. G. — Emmanuel Macron paie sans aucun doute son arrogance et sa récupération permanente sur tous les sujets. La toile s’en est donné à cœur joie.
Pour le reste, le problème, comme souvent avec Macron, est que cela se résume justement à de la communication et une photo. Rappelez-vous sa visite humiliante à Moscou avant cette guerre. La volonté de dialogue avec Moscou était plus que louable mais il a été humilié du début à la fin de cette visite, et un vrai chef d’État aurait dû partir. Il est resté uniquement pour la photo avant la présidentielle. Le problème majeur de fond est qu’il avait les moyens d’enlever toute justification à Vladimir Poutine. En tant que membre de l’OTAN, la France a un droit de veto sur une nouvelle entrée. Il aurait pu assurer au Kremlin que la France mettrait quoi qu’il arrive son veto à cette entrée. Il n’a rien fait.
F. P. — Pour autant, Macron a aussi fait un certain nombre de déclarations compréhensives à l’égard des intérêts russes. Cet effort d’équilibre n’est-il pas louable ?
Ch.-H. G. — Oui, c’est louable mais on a du mal à percevoir les actes puisqu’il adopte notamment toutes les sanctions antirusses, qui soit dit en passant pénalisent surtout le peuple français. Que les choses soient claires : la résolution de ce conflit doit passer par la diplomatie et ne peut se faire qu’avec la Russie. L’escalade militaire ne peut amener qu’à une prolongation du conflit et davantage de morts.
J’alerte également depuis des mois sur le danger d’envoyer des armes en Ukraine. C’est un pays très corrompu et l’on risque de retrouver ses armes partout en Europe dans les quartiers.
On attend d’un chef de l’État une réflexion de long terme en faveur des intérêts de la France. Pas une communication et des actes à l’émotion au seul profit de l’UE.
« Concurrence déloyale, immigration, délocalisations et criminalité : bienvenue dans l’UE ! »
F. P. — La Commission européenne s’est prononcée vendredi favorablement sur l’octroi à l’Ukraine du statut de candidat à l’UE. Volonté réelle d’intégration ou affichage politique ?
Ch.-H. G. — Je pense qu’il y a une volonté réelle. L’Union européenne agit dans une fuite en avant qui caractérise un empire en fin de vie. Cette folie expansionniste est redoublée depuis le Brexit et ne se limite d’ailleurs pas uniquement à l’Ukraine. Ils souhaitent faire également entrer six pays des Balkans très criminogènes et avec des niveaux de vie très éloignés des nôtres : Kosovo, Albanie, Bosnie-Herzégovine, Serbie, Macédoine du Nord et Monténégro !
J’ai déjà parlé chez vous de l’hérésie totale de faire entrer l’Ukraine dans l’UE. J’invite vos lecteurs à lire cette interview pour plus de détails.
Si l’on veut résumer l’aberration expansionniste de l’UE, on peut dire : « Concurrence déloyale, immigration, délocalisations et criminalité : bienvenue dans l’UE ! »