Charles-Henri Gallois : « Macron s’agite sur le corps mort de l’Union européenne »

Lundi 9 mars, c’était le jour de clôture de la Conférence sur l’avenir de l’Europe. Invité-star de cette « journée de l’Europe », Emmanuel Macron en a profité pour multiplier les annonces sur les grandes orientations de son projet européen… certaines potentiellement lourdes de conséquences. État des lieux avec Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit.

Front populaire, le 12 mai
Charles-Henri Gallois,
Président de Génération Frexit

Front populaire — Le 9 mai, « journée de l’Europe », a été riche en déclarations inquiétantes. Parmi celles-ci, l’annonce par Ursula von der Leyen du possible abandon de l’unanimité des votes des Vingt-sept « dans certains domaines clés ». Un tel projet a-t-il des chances de voir le jour ?

Charles-Henri Gallois — Je tiens déjà à dire que ce projet est très dangereux puisqu’il signifie ni plus ni moins que la fin des États-nations. Les États-nations dans le cadre actuel des traités ont déjà une marge de manœuvre infime mais ils peuvent encore bloquer toute nouveauté de l’UE hors des traités qu’ils trouveraient incompatibles avec leur intérêt national le plus profond.

Si l’unanimité devait sauter, ce serait la fin des nations et la fin de la démocratie. La Commission européenne non élue pourrait décider seule avec l’appui d’un certain nombre d’États d’imposer contre sa volonté des décisions politiques. Parler dans le même discours des valeurs démocratiques de l’UE montre le discours orwellien et surréaliste des européistes. C’est d’autant plus antidémocratique que Macron, qui soutient aussi cette folie, n’a pas du tout été élu là-dessus et que tous les derniers sondages montrent au contraire que les Français veulent en majorité un retour des compétences à l’échelle nationale. Macron et Von der Leyen agissent délibérément contre la volonté populaire. C’est une attitude de dictateurs.

Fort heureusement, pour faire sauter l’unanimité, il faut l’unanimité, ce qui ne risque pas d’arriver de sitôt. Treize États membres dont le Danemark, la Suède, la Finlande, la Pologne, la Roumanie ou les pays Baltes ont déjà refusé car ils ne souhaitent pas ouvrir la boîte de Pandore de la révision des traités.

Macron est censé défendre les intérêts des Français mais il ne jure que par l’Union européenne.

F. P. — Présent également à Strasbourg, Emmanuel Macron a dévoilé les grands pans de son agenda européen. Révision des traités européens pour « plus d’efficacité », « souveraineté européenne », mais aussi… « réflexion sur une Communauté politique européenne ». Qu’en pensez-vous ?

Ch-H. G. — Macron s’agite sur le corps mort de l’UE. Il appuie la fuite en avant de l’UE à base de coups d’État. Cela ne marche pas, et le Royaume-Uni est parti. La réponse ? L’UE veut faire entrer des pays pauvres, minés par la corruption et la criminalité comme ceux des Balkans ou l’Ukraine. Macron a aussi soutenu tous les coups de force de l’UE et de Von der Leyen hors du cadre des traités : vaccins COVID et UE de la santé, livraisons d’armes, fermeture autoritaire et arbitraire de médias (RT France et Sputnik France) et embargos.

L’UE profite de chaque crise pour essayer d’étendre son influence. On a en tête l’image de la pieuvre ou de la mafia.

Macron est censé défendre les intérêts des Français mais il ne jure que par l’UE. Il n’est pas digne de la fonction et nous a refait le coup du drapeau l’UE sous l’Arc de Triomphe et au-dessous de la tombe du Soldat inconnu lors de ce 9 mai. C’est la troisième fois depuis début 2022 et cela fait suite à son investiture au son de l’Ode à la joie (hymne de l’UE). Il est très clair symboliquement dans ses intentions : la disparition de la France au profit de l’UE.

Certains pays de l’UE se sont concertés en amont pour couper toute dynamique aux propositions de Macron.

F. P. — La volonté de réforme d’Emmanuel Macron et d’Ursula von der Leyen ne semble pas être du goût de certains États membres. Une dizaine d’entre eux ont d’ailleurs publié un texte pour faire savoir qu’ils n’étaient « pas en faveur de tentatives inconsidérées et prématurées visant à lancer » un tel chantier. Que signifie cette protestation ?

Ch.-H. G.Plus personne ne prend au sérieux les délires de Macron. La réponse du tac au tac des treize pays de l’UE dont je parlais auparavant montre qu’ils connaissaient ce qui allait être annoncé et qu’ils se sont concertés en amont pour couper toute dynamique aux propositions de Macron. C’est près de la moitié des pays de l’UE et il est fort à parier que les Pays-Bas, l’Autriche ou la Hongrie vont rejoindre cette opposition. En réalité, Macron est très isolé et sa vision n’est pas partagée par les autres. Il est heureux qu’il en soit ainsi car il est prêt à brader tous les intérêts de la France au nom de son UE, à commencer par notre défense nationale, que ce soit la dissuasion nucléaire ou notre siège au Conseil de sécurité de l’ONU.

F. P. — La guerre russo-ukrainienne a-t-elle agi comme un catalyseur pour le fédéralisme européen ?

Ch.-H. G. — Disons que l’UE profite de chaque crise pour étendre son influence. Son dicton est celui des rapaces : il ne faut pas gâcher une bonne crise. Cela avait commencé lors de la crise du Covid-19 et ils se servent maintenant de la crise en Ukraine pour pousser à l’élargissement de l’UE et au saut fédéral.

L’UE n’intéresse pas la plupart des Français. Ils ne sont pas au courant de cette conférence et s’en moquent en réalité.

F. P. — La Macronie a beaucoup communiqué sur la Conférence sur l’avenir de l’Europe, et plus encore sur la « journée de l’Europe », pourtant largement ignorée par la plupart des Français. Comment interprétez-vous ce décalage ?

Ch.-H. G. — Il s’agit d’une opération de communication à la Macron. Cela nous rappelle le « grand débat » à la suite de la crise des Gilets jaunes ou alors la Convention citoyenne sur le climat. On voudrait nous faire croire que ce qui en sort est un formidable exercice démocratique et qu’il s’agit du souhait des Français, ou ici du souhait des citoyens des pays de l’UE.

La réalité est que cette Conférence sur l’avenir de l’Europe commencée il y a un an comptait huit cents participants et qu’à peine cent ont participé lors de la restitution. Ils ont sans doute été sélectionnés et triés sur le volet comme lors des exercices de communication de Macron sur le plan national. Leur opinion n’est bien que la leur et ne représente en rien une volonté populaire ou largement partagée. Tous les sondages en France montrent d’ailleurs l’inverse de ce qui est ressorti, avec un échantillon bien plus large, et cette fois-ci représentatif. Cette Conférence est une vaste mascarade et les macronistes tirent à fond sur la ficelle avec toute l’honnêteté intellectuelle qui les caractérise…

L’UE n’intéresse pas la plupart des Français. Ils ne sont pas au courant de cette conférence et s’en moquent en réalité. Même si on peut les comprendre, c’est tout de même regrettable car c’est l’UE et les traités qui régissent toute la politique actuelle. Dans cette affaire Macron est un pantin complice, mais si vous remplacez Macron par quelqu’un d’autre, dans ce cadre-là, vous aurez peu ou prou la même politique. Il est urgent de reprendre le contrôle et d’obtenir un référendum sur notre appartenance à l’UE. Cela tombe bien : 63 % des Français veulent ce référendum. Macron a voulu exploiter le deuxième tour de la présidentielle en voulant faire croire que ce serait un référendum sur l’UE. Il n’y a pas eu de débat sur l’UE, et la présidentielle n’était pas ce référendum. S’il est courageux et croit vraiment que les Français soutiennent son UE, qu’il fasse ce référendum.

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