Guerre en Ukraine et indépendance énergétique

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Part de l’autosuffisance en sources d’énergie des pays d’Europe

LE 24 février 2022 marque un tournant sans précédent dans l’histoire de l’Europe post-guerre froide : l’ours russe s’est réveillé, et il n’est vraiment pas content ! L’Ukraine est le premier pays à en subir les conséquences. Mais ne nous y trompons pas, alors que les Ukrainiens luttent sous les bombes, le reste des pays d’Europe, bien qu’épargnées par ces dernières, subiront également, tôt ou tard, les conséquences de cet éveil brutal.

Bien que l’ours d’aujourd’hui nous effraie, celui d’hier nous a pourtant été bien utile pour nous chauffer, nous éclairer, nous transporter. La Russie s’est rendue, au fur et à mesure des années, indispensable à notre approvisionnement énergétique, que ce soit au niveau de la France, en partie, qu’au niveau du continent européen. Ainsi, la Russie représentait en 2020 environ 40 % des importations de gaz, 27 % des importations de pétrole et rien de moins que 47 % des importations de charbon ! Et même si la France est bien mieux lotie que certains de ses voisins, comme l’Allemagne, l’Italie ou les pays de l’Est, en raison de notre appartenance à l’Union européenne, nous sommes plus ou moins directement dans le même bateau qu’eux…

Au sein même de l’UE, notre autosuffisance
en gaz naturel est passé de plus de 60 %
à moins de 15 % en trente-cinq ans !

Mais à l’heure de la transition énergétique et de la lutte contre le réchauffement climatique, ces énergies fossiles ne sont-elles pas censées appartenir au passé ? En principe, il le faudrait, mais elles sont tellement commodes à transporter et à utiliser que s’en passer n’est pas chose aisée. Et la Russie a bien compris cela, c’est pourquoi elle n’a eu de cesse que de combler le tarissement progressif des gisements de charbon, de pétrole ou de gaz européens au cours des quarante dernières années. Au sein même de l’UE, notre autosuffisance en gaz naturel est passé de plus de 60 % à moins de 15 % en trente-cinq ans !

Cette extrême dépendance à d’autres pays est une menace pour la stabilité de notre approvisionnement énergétique, les événements géopolitiques récents doivent nous en alerter. Mais quand bien même nous devrions tout faire pour nous passer des énergies fossiles — pour des raisons climatiques et d’indépendance énergétique — se passer à court terme de la Russie pour notre approvisionnement énergétique ne sera certainement pas indolore pour notre confort de vie. En effet, dans l’hypothèse où nous trouverions d’autres fournisseurs capables de nous approvisionner, le transport du gaz, du pétrole et du charbon sera presque dans tous les cas plus long et plus énergivore.

Le meilleur exemple de cela est le gaz de schiste américain. En elle-même, la méthode d’extraction de ce type de gaz est déjà bien plus coûteuse en énergie que le gaz naturel — directement ou indirectement via les infrastructures. Mais en plus de cela, alors que le gaz naturel est acheminé vers nous depuis la Russie par gazoduc, moyen très peu coûteux en ressources ou en énergie, le gaz de schiste américain ne peut l’être que par navire. Or le gaz n’étant pas suffisamment dense à pression atmosphérique, il doit être liquéfié par un procédé cryogénique qui abaisse sa température à −163 °C. Cette opération nécessite des infrastructures portuaires considérables et d’énorme quantité d’énergie, sachant qu’il devra être ensuite regazéifié au port de destination : une véritable… usine à gaz !

Il faudra bien plus d’énergie pour extraire
et acheminer un mètre cube de gaz si celui-ci
vient des États-Unis que s’il vient de Russie.

Vous l’aurez compris, il faudra bien plus d’énergie pour extraire et acheminer un mètre cube de gaz si celui-ci vient des États-Unis que s’il vient de Russie. L’énergie nette [1] disponible pour satisfaire nos besoins sera donc moindre. La logique étant également applicable au pétrole et au charbon, il en résultera alors une hausse tendancielle du coût de ces énergies. Cela impliquera alors une réduction du pouvoir d’achat et, finalement, une réduction de notre confort de vie.

Il n’existe pas de solutions miracles. Mais entre subir les conséquences des aléas géopolitiques sur notre approvisionnement énergétique ou anticiper et organiser notre indépendance vis-à-vis des énergies fossiles, la différence est considérable ! C’est pourquoi, dans une Union européenne qui traîne à se défaire de ses dépendances et qui s’acharne à détruire un modèle Français qui a fait ses preuves en ce qui concerne son système électrique, et face à l’urgence de la situation qui se rappelle brutalement à nous, il est primordial que la France se donne les moyens de ses ambitions et cesse d’être freinée par ses soi-disant partenaires européens. Reprendre le contrôle n’est plus une option.

1. Énergie contenue dans le sol déduite de l’énergie qu’il a fallu dépenser pour l’extraire, la transporter et la transformer.

Maxime AMBLARD
Commission Énergie et Écologie

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