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Les indépendantistes majoritaires au gouvernement « collégial » de la Nouvelle-Calédonie
AU DÉBUT de février, à la faveur d’un retournement d’alliances, les deux partis indépendantistes l’Union calédonienne et l’Union nationale pour l’indépendance ont démissionné du gouvernement de Nouvelle-Calédonie, provoquant de nouvelles élections. C’est ainsi que, le 17 février, le congrès a élu un gouvernement (le 17e) à majorité indépendantiste, avec six élus contre cinq aux loyalistes.
Cependant, le torchon brûle déjà entre l’UC et l’UNI. L’UNI déplore et dénonce « le dénigrement, les propos mesquins et les insinuations mensongères dont le Palika et l’UNI ont été l’objet de la part notamment du secrétaire général de l’UC ». La réunion des instances respectives des deux mouvements indépendantistes n’a pas permis, pour l’instant, de trouver un consensus sur le choix du futur président du gouvernement.
Avec trois membres chacun, les deux partis revendiquent également la présidence, et les communiqués qu’ils ont envoyés laissent apparaître de profondes divergences de vues. Si les indépendantistes n’arrivent pas à trouver un accord entre eux, le gouvernement sera bloqué pendant plusieurs semaines, voire plusieurs mois, faute de ce consensus.
La Nouvelle-Calédonie n’a donc pas de gouvernement puisque pour que celui-ci soit installé et actif il faut qu’un président soit élu à la majorité absolue.
Et il y a urgence car le budget 2021 n’ayant pas été voté au 31 décembre il faut qu’il le soit au 31 mars. Faute de quoi, la Calédonie va passer sous tutelle de la métropole, ce qui serait un comble pour un gouvernement à majorité indépendantiste revendiquant la souveraineté pleine et entière lors de la prochaine consultation d’autodétermination très probablement en octobre 2022.
Le candidat de L’Éveil océanien, responsable du retournement d’alliance ayant provoqué ces élections, n’a pas été réélu car il n’était qu’en quatrième position sur la liste Union calédonienne [1]. S’il a permis aux indépendantistes d’avoir la majorité, il n’a pas bénéficié du ralliement à leur liste. Ironie du sort, mauvais choix stratégique et surtout conséquence du scrutin proportionnel qui fait la composition des gouvernements au gré des alliances et des ruptures d’alliance.
Par le jeu de ces alliances, on arrive à ce paradoxe d’une majorité indépendantiste au gouvernement alors qu’ils sont minoritaires dans les urnes. Les partisans du maintien dans la France ont à l’inverse le groupe le plus important à la province Sud, au Congrès et au gouvernement. Ils sont majoritaires aux élections provinciales et ont remporté les deux référendums d’autodétermination.
À la crise sociale et économique que vit la Calédonie, avec l’arrêt d’une usine métallurgique de nickel et le fonctionnement ralenti des deux autres, s’ajoute maintenant une crise politique. L’île « la plus près du paradis » s’en éloignerait-elle ?
Michel HANOCQUE
Représentant de Génération Frexit
en Nouvelle-Calédonie
1. Anciennement membre du gouvernement sortant sur la liste L’Avenir en confiance (loyaliste), il avait rejoint le camp indépendantiste après que le président du congrès (indépendantiste), dans le but de s’assurer une majorité, eut proposé à L’Éveil océanien d’intégrer son groupe politique en échange d’un poste de président de commission.
Pour consulter ce communiqué hors-ligne, télécharger le PDF : CP – Majorité indépendantiste au gouvernement de Nouvelle-Calédonie 23-02-2021