Michel Barnier Premier ministre : le choix du roi, le choix de l’UE

APRÈS quantité de consultations de façade et avoir fait lambiner les Français de manière lamentable, le président de la République vient d’annoncer qu’il chargeait Michel Barnier de former un gouvernement. Cela faisait deux mois que le précédent gouvernement, celui de Gabriel Attal, était démissionnaire, et trois mois que le camp présidentiel avait subi une déroute historique aux élections européennes l’ayant conduit à cette situation.

La nomination de Michel Barnier à Matignon est une nouvelle manifestation du parfait mépris en lequel Emmanuel Macron tient la souveraineté populaire et notre République. Issu d’un parti de notables devenu minoritaire au Palais Bourbon (41 députés LR seulement, soit 7 % de l’Assemblée), sa nomination contredit toute logique institutionnelle, et semble une injure jetée à la face de la démocratie.

Et une insulte aussi jetée au visage du peuple français. Le nouveau Premier ministre présente en effet toutes les caractéristiques qui doivent immanquablement conduire les Français à le détester. Apparatchik vieillissant qui vit de la politique depuis 45 ans, partisan du OUI au traité de Maastricht, partisan du OUI au référendum de 2005, membre du groupe ayant participé à rédiger le traité de Lisbonne adopté dans le dos des Français en 2008, enfin ancien commissaire européen et à ce titre artisan actif de la « construction européenne » et du démantèlement de la France, il incarne jusqu’à la caricature la figure du politicien de l’ancien monde contre lequel le peuple français s’est exprimé avec fracas le 9 juin dernier.

En réponse au sursaut patriote des Français, Macron opte donc pour le raidissement ultraeuropéiste, ainsi qu’un monarque absolu balayant d’un revers de main la révolution populaire qui point à la porte de son palais. Doit-on supposer quelque arrangement électoral derrière cette nomination aussi éhontée ? Macron espère-t-il couper sous le pied l’herbe à Édouard Philippe, qui vient de se déclarer candidat à sa succession en 2027 ? Espère-t-il un retour d’ascenseur de la part de Michel Barnier en vue de sa nomination à la présidence de la Commission européenne, une fois sa carrière française achevée ? Ce serait indigne d’un président de la République, mais, hélas, digne de Macron.

Il y a donc très peu d’espoir à nourrir au sujet de la politique qui va être menée par le nouveau gouvernement. Et peu à commenter. Ce sera la potion amère de l’Union européenne appliquée dans toute sa rigueur. Austérité budgétaire, saccage social, peut-être nouvelle réforme des retraites, « libération » de l’économie, privatisation des barrages hydroélectriques, alignement complet sur le militarisme atlantiste : tout ce qui a conduit la France à la ruine et à l’effacement depuis Maastricht, dont il fut un ardent défenseur.

Toutefois, un point doit retenir notre attention : du temps qu’il était candidat à l’investiture du parti LR pour l’élection présidentielle de 2022, Michel Barnier avait à la surprise générale promis d’organiser un référendum sur l’immigration et l’appartenance de la France à la Cour européenne des droits de l’homme, qui est en effet l’un des obstacles majeurs qui nous empêche de reprendre le contrôle des flux migratoires. Désormais, il se trouve en position de réaliser cet engagement. Nous l’invitons ardemment à l’accomplir. Il n’est jamais trop tard pour laisser une trace positive dans l’histoire de France.

Reprenons le contrôle !
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