Réindustrialiser la France : oui, mais pas dans le cadre de l’UE — Réponse à Sophie Binet de la CGT

LE 12 MAI dernier sur France Info, Sophie Binet, secrétaire générale de la CGT, s’exprimait sur la réindustrialisation du pays. Il y a quantité de choses à dire sur cette intervention. Décryptons-la ensemble.

Premièrement, nous sommes d’accord : le plan de Macron est très critiquable. Dans la suite de l’interview, Sophie Binet parle du manque de stratégie sur la filière thermique : −55 000 emplois en deux ans et de nombreux sous-traitants sacrifiés. Ici, aussi, nous ne pouvons qu’approuver : c’est un vrai scandale !

Mais revenons sur notre extrait. Que dit Sophie Binet précisément ? Que l’industrie Française est majoritairement délocalisée dans les pays de l’UE. C’est exact, comme le prouve l’examen des données. Voici quelques graphiques qui illustrent cette situation et montrent que ces délocalisations sont en grande partie dues au « dumping » intra-UE.

Le dumping, c’est quand des pays offrent des conditions sociales et fiscales aux entreprises pour les inciter fortement à délocaliser. Il faut distinguer plusieurs catégories de dumpings.

1. Dumping social : salaires bas, peu ou pas de droit au chômage, allongement de l’âge de départ à la retraite, pas de sécurité sociale, etc.

2. Dumping fiscal : taux d’imposition et taxes sur les sociétés bas, cotisations sociales basses.

Les différences de fiscalité sont exacerbées dans l’UE. Les taux d’impôt sur les sociétés dans certains pays sont plus de trois fois inférieurs au taux d’imposition Français.

Et c’est aussi le cas pour l’impôt sur le revenu.

La plupart des pays de l’UE ont des modèles totalement différents du modèle français (services publics moins importants, pas de Sécurité sociale, etc.).

Sur les aspects sociaux, c’est encore plus flagrant. Le salaire minimum français (1 539 euros par mois) est jusqu’à huit fois supérieur à celui de certains pays de l’UE. Et il est question d’intégrer de nouveaux pays, tels l’Ukraine (202 euros par mois), la Géorgie (164 euros par mois) et la Moldavie (147 euros par mois).

Cette concurrence déloyale exercée contre la France, en toute légalité, existe notamment du fait de deux piliers de l’UE, inscrit dans les traités depuis le départ de la « construction européenne » :

— la libre circulation des capitaux,
— la libre circulation des marchandises.

Vis-à-vis du reste du monde et en lien avec la philosophie des traités européens, l’UE est la zone du monde avec les plus faibles droits de douane. L’UE se dit protectrice contre la concurrence déloyale mais c’est elle qui la facilite, voire l’organise !

Ce que propose Sophie Binet, c’est l’harmonisation. C’est-à-dire de faire que les salaires bulgares soient multipliés par huit et sa fiscalité par trois (ou bien que le salaire français soit divisé par huit). Il n’est pas besoin de faire une démonstration pour montrer que c’est une vue de l’esprit. Mais au cas où, en voici une.

Ensuite Sophie Binet, veut mettre des taxes douanières à l’entrée, pour les pays qui n’ont pas les mêmes normes sociales et environnementales que nous. On appelle ça le protectionnisme. Processus indispensable pour reprendre le contrôle.

Comment cela fonctionne-t-il ? Exemple en Suisse, pays européen hors de l’Union européenne :

Mais la CGT veut limiter ce mécanisme aux frontières de l’UE juste après avoir expliqué que c’était à l’intérieur de cette zone que le dumping est le plus important ! Le raisonnement de la CGT est incohérent. Pourquoi ne pas proposer un protectionnisme national ?

De plus, l’UE n’a pas de stratégie concernant les entreprises à protéger, parce que les intérêts sont divergents voire antagonistes d’un pays à l’autre. Par exemple, les pays qui n’ont pas de production agricole cherchent à acheter les produits le moins cher possible, alors que les pays producteurs (comme la France) souhaitent au contraire vendre ces produits le plus cher possible.

Chaque décision tarifaire serait suivie de débats infinis. Processus autobloquant et terriblement lent qui existe déjà sur de nombreux sujets dans l’UE (le nucléaire actuellement). Alors que pour mettre en place un protectionnisme il faut de la réactivité.

Ces projets de protectionnisme européen et d’harmonisation sont des chimères qui montrent que la CGT ne fait pas le travail jusqu’au bout.

On appelle la CGT à reconsidérer son projet européiste, sans quoi le démantèlement de notre industrie va continuer irrémédiablement.

« L’industrie est la clé de la prospérité », comme l’explique Philippe Murer dans son interview pour Référendum-ue.org. Sa destruction entraîne énormément de problèmes en France (chômage, désertification industrielle, effondrement de la balance commerciale, baisse de pouvoir d’achat, etc.)

Ce que nous proposons chez Génération Frexit, c’est de mettre en place ce protectionnisme social et environnemental aux frontières de la France et de planifier une réindustrialisation au niveau national avec une stratégie claire et réfléchie. C’est avant tout cela, reprendre le contrôle !

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