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Succès provisoire du « barrage républicain » contre les classes populaires

LES ÉLECTIONS législatives anticipées ont livré leur verdict, et il est sans appel pour la France : Emmanuel Macron a réussi son coup de poker grâce à l’appui de la gauche, pour la quatrième fois consécutive. Le voici remis en selle et au centre de l’échiquier alors même que son parti devait finir laminé après un premier tour que le Rassemblement national a largement remporté par le nombre de voix. Celui-ci confirme par la même occasion être le premier parti de France, et de très loin, puisque plus de 10 millions d’électeurs se sont portés sur des candidats du bloc national au second tour. Il augmente d’ailleurs son contingent de députés de plus de 50 %, performance remarquable passée complètement sous silence par les commentateurs parisiens. Quoi que l’on pense de lui, le Rassemblement national occupe plus que jamais toute la scène souverainiste et est de fait le véhicule incontournable au redressement de notre pays.
Il n’occupe pourtant que la troisième place dans la nouvelle Assemblée, laquelle est livrée à l’incertitude des combinaisons politicardes entre les barons des partis européistes. Le plus probable est, hélas, que le centre européiste se reforme autour de la macronie miraculée, intégrant tous les courants depuis les socialistes jusqu’aux Républicains non alliés au RN. Ainsi, les électeurs de gauche auront-ils sur la conscience d’avoir ressuscité une fois de plus le macronisme néolibéral qu’ils appelaient à abattre. En attendant de les voir se fondre définitivement derrière le candidat de la majorité centriste en 2027 ? Seule certitude : une majorité telle que celle-ci se fera le relai servile de l’agenda de l’Union européenne et de l’OTAN. Le menu de leur curée est déjà connu : destruction de notre modèle social et de notre industrie, endettement, poursuite de l’élargissement et de la guerre en Ukraine, au mépris de nos intérêts vitaux les plus élémentaires.
Voilà à quelle mascarade nous aboutissons lorsque le jeu naturel de la démocratie est faussé au bénéfice de partis guidés seulement par des considérations tactiques de court terme, et sans autre perspective pour le peuple français que de lui opposer un « projet de la peur ». Les tripatouillages électoraux, où les sièges et les voix sont répartis entre partis du système, sans considération pour les électeurs, dégoûtent les Français, et mettent à nu les limites de notre mode actuel de scrutin. Ils nous rappellent également que, depuis la trahison du référendum de 2005, toute manigance paraît bonne aux partis du système pour faire obstacle à l’expression populaire majoritaire.
La France insoumise, quant à elle, risque de se retrouver très rapidement isolée au sein du Nouveau Front populaire dont elle a impulsé l’élan, de la même façon qu’elle est cantonnée électoralement aux centres-villes et aux grandes banlieues. Cette stratégie délibérée de repli sur une étroite niche électorale la rend inapte à gouverner et même dangereuse. Les propos de nombre de ses membres les plus haut placés, comme le profil de certains de ses élus, et sa complaisance envers les courants les plus radicaux de l’extrême gauche sont d’ailleurs préoccupantes à moyen terme pour le maintien de la paix civile.
Enfin, une inconnue demeure suspendue comme une ombre tragique au-dessus de ce déplorable tableau : combien de temps encore notre classe politique espère-t-elle se maintenir au pouvoir sans l’appui ni le consentement des classes laborieuses et des actifs, dont le vote est désormais majoritairement acquis au Rassemblement national honni ? Est-il possible de gouverner non seulement sans le peuple, mais même explicitement contre lui ? Et de s’en remettre à chaque échéance à une arithmétique électorale qui truque les rapports de force réels ?
Nous le voyons, en dépit du succès de façade des forces qui composent le « barrage républicain », nous touchons à la fin d’un cycle, celui de l’européisme triomphateur. L’escamotage du vote populaire au profit de l’immobilisme centriste ne pourra pas être reconduit indéfiniment. Viendra bientôt le jour où le peuple de France, comme il se doit, reprendra le contrôle !
Reprenons le contrôle !
Bureau exécutif
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