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Contre la hausse du prix du gaz, recréons une stratégie énergétique nationale !
LA FRAGILITÉ d’une partie du système d’approvisionnement énergétique de la France commence à se faire sentir. Depuis le 1er janvier 2021, le tarif réglementé du gaz naturel a augmenté de 56 %. Pour ne rien arranger, une nouvelle hausse du prix du gaz, autour de 15 %, est attendue au 1er novembre.
La raison tient à plusieurs facteurs.
1. La hausse de la demande de gaz en Asie, dont la reprise économique marque la fin de la pandémie.
2. La hausse de la demande de gaz de nos voisins européens, en raison de leur mauvaise anticipation de la constitution de stocks de réserve pour cet hiver (les capacités de stockage de la France étant déjà pleines à 90 %). En effet, dans un système de plus en plus alimenté par des modes de production intermittents, comme l’éolien et le photovoltaïque, il est primordial que leur période de non-fonctionnement soit compensée par des centrales au gaz naturel, entre autres.
3. L’incapacité de la Norvège, principal fournisseur de gaz pour l’Europe, d’augmenter sa production en raison d’un important incendie qui a touché sa principale usine de liquéfaction de gaz en septembre 2020.
4. La volonté de la Russie de limiter ses exportations afin de faire monter les prix du gaz.
Tout ces facteurs sont totalement indépendants de quelque action que ce soit de la part de la France. Pour autant, le gaz naturel consommé sur le territoire est importé à 99 % de l’étranger, et c’est là qu’est la grande faille du système.
Les consommateurs de gaz en France, qu’ils soient directs ou indirects (production d’électricité), ne peuvent que subir les aléas mondiaux sur la production et la consommation. Et ne nous y trompons pas : ce n’est pas parce que les grandes annonces d’augmentation se font sur la base du tarif réglementé que les clients ayant souscrit chez un autre fournisseur qui applique les offres du marché ne seront pas touchés pour autant. L’augmentation du coût du gaz naturel est présente sur le marché européen et mondial. Et cette augmentation se répercute aussi sur le prix de l’électricité, dont la production est de plus en plus dépendante du gaz naturel pour compenser l’intermittence de l’éolien et du photovoltaïque. Ainsi, le tarif réglementé de l’électricité devrait lui aussi bondir de 12 % au début de 2022.
Monsieur Castex accourt donc au-devant des Français pour « annoncer des mesures ». Au mieux, il s’agira de mesures palliatives valables à court terme. Au pire, il s’agira d’un énième coup de communication pour donner l’impression d’agir. Dans tous les cas, la seule action qui puisse mettre un terme à notre impuissance est de se défaire autant que possible du gaz naturel dans notre mix énergétique.
Pour cela, il nous faut investir dans les secteurs où c’est indispensable, le nucléaire et l’hydraulique, et pas seulement dans ceux que l’Union européenne cherche à nous imposer, comme elle ambitionne de le faire avec la « taxonomie européenne », qui, de façon aberrante, exclut ces deux-là.
Cette orientation nationale, cohérente avec une stratégie énergétique à long terme et respectueuse de la souveraineté de la France, est la seule qui soit crédible pour notre approvisionnement et bénéfique pour le pouvoir d’achat des Français.
Pour cela, il nous faut reprendre le contrôle, c’est-à-dire nous affranchir définitivement de la tutelle de l’Union européenne.
Maxime AMBLARD
Commission Énergie & Écologie
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