Réforme des retraites : une injustice de plus que nous impose l’Union européenne !

Reforme des retraites, retraite,Frexit,UE,Union européenne,Europe,Macron,GOPE,GOPÉ,

PRÈS DE deux mois après le début de la mobilisation contre la réforme des retraites portée par le gouvernement Borne, une large majorité des Français y reste fermement opposée. 73 % de la population totale et 93 % des actifs se disent contre cette réforme, deux millions de manifestants ont défilé le 7 mars, à l’appel unanime des syndicats, pour dire NON à cette nouvelle régression sociale. Néanmoins, le gouvernement, en collusion avec l’Union européenne, persiste dans son obstination. Il tire parti de l’absence d’une opposition cohérente à l’Assemblée nationale pour faire avancer son agenda de destruction sociale, au mépris de l’opinion des Français et en dépit de la très faible légitimité de son mandat.

Génération Frexit partage la colère des travailleurs, et soutient les grévistes et les manifestants. Cette réforme est inutile et injuste. Elle n’est commandée par aucun principe économique, aucune urgence politique. Elle n’est que l’application doctrinaire et antidémocratique des « recommandations » de l’Union européenne.

Une réforme inutile et injuste

Les chiffres, rabâchés par le gouvernement, sont connus de tous : le système de retraites va entrer en déficit dans les années à venir, et le nombre de cotisants rapporté au nombre de pensionnaires va quant à lui se réduire (de 1,7 aujourd’hui à 1,5 en 2040). Le déficit se monterait à un maximum de 13 milliards d’euros par an, ce qui, selon le gouvernement, justifierait de toute urgence de repousser l’âge de départ à la retraite à 64 ans.

Face à ce discours tétanisant qui ne vise qu’à culpabiliser les Français, il faut opposer la réalité des faits.

1. Le Conseil d’orientation des retraites, dans son dernier rapport, juge que ce déficit se résorbera de lui-même à moyen terme. En effet, notre système social doit simplement absorber le déséquilibre démographique prévisible — et prévu — qui fait suite à l’arrivée à la retraite de toute la génération née entre 1945 et 1960.

2. Le taux d’emploi en France des travailleurs de plus de 55 ans est l’un des plus plus bas de l’OCDE. De l’aveu de Macron lui-même en 2019, repousser l’âge légal de départ à la retraite est « hypocrite » dans des conditions d’employabilité aussi dégradées. Cette réforme n’aura donc pour effet que d’allonger la durée du chômage de travailleurs en fin de carrière ou des minimas sociaux tels que le RSA, lesquels partiront ensuite à la retraite à un taux de pension diminué. C’est donc un moyen dissimulé de baisser mécaniquement les pensions d’un grand nombre de travailleurs.

3. Le taux de chômage et de sous-emploi est considérable. Les retraites par répartition fonctionnent selon un principe simple : les actifs paient pour les retraités. La variable principale d’équilibre du système est donc l’emploi, et non la durée de cotisation ou l’âge de départ. Il suffirait de créer un million d’emplois stables pour résorber intégralement le déficit à venir (en plus de diminuer d’autant la charge sur les caisses d’allocations de chômage). C’est l’évidence : pourquoi donc le gouvernement ne fait-il pas de cet objectif sa priorité ?

4. Selon un rapport du Conseil économique, social et environnemental de mars 2019, l’âge moyen du premier emploi stable en France est passé de 20 ans en 1975 à 27 ans de nos jours ! Plutôt que de retarder l’âge de départ, il semble plus conséquent de baisser de quelques années cet âge moyen du premier emploi stable. On peut faire en sorte que les Français s’insèrent plus tôt au marché du travail, notamment via l’apprentissage, au lieu de les obliger à le quitter plus tard.

Ce ne sont pas les sources de financement qui manquent pour équilibrer les retraites.

5. Enfin, il faut mettre quelques données en regard de ce déficit, à titre de comparaison.

Les obligations indexées sur l’inflation, récemment contractées par l’État alors même que l’inflation est repartie brutalement à la hausse, nous ont coûté à elles seules 16 milliards d’euros, en pure perte en 2022 et nous coûteront au minimum 14 milliards d’euros en 2023.
— L’évitement fiscal (fraude, optimisation, comptabilité offshore) se monte, selon les estimations, à 80 ou 100 milliards d’euros.
— Le « plan de relance et de résilience » de l’Union européenne, consécutif au Covid, et entériné en 2021, nous coûte 40 milliards d’euros, pour rien ici encore.
— Enfin rappelons que notre appartenance à l’Union européenne nous coûte elle-même chaque année 13 milliards d’euros, soit l’équivalent du déficit maximal du système de retraites.

On le voit : ce ne sont pas les sources de financement qui manquent pour équilibrer les retraites, si seulement le gouvernement se donnait la peine d’agir de bonne foi. Cela seul suffit à prouver le caractère purement idéologique de cette réforme (« il faut travailler plus »).

Cet aveuglement idéologique conduit à une réforme injuste. Elle fera des retraités plus pauvres, nous l’avons dit. Elle pénalisera aussi toutes les petites retraites, puisque la surcote qui incite actuellement les travailleurs à travailler jusqu’à 64 ans est promise à disparition avec le report de l’âge de départ. Elle refuse d’envisager de baisser les pensions des retraités les plus aisés, alors même que, chose presque unique au monde, le revenu moyen des retraités français est supérieur au revenu moyen des actifs !

Surtout, et c’est le plus grave, elle néglige volontairement le fait que, si les Français vivent plus longtemps en moyenne, l’espérance de vie en bonne santé est lui demeuré stable, et qu’environ 30 % des Français les plus pauvres sont morts à l’âge de 64 ans ! Il n’y aura donc pas de retraite du tout pour eux… L’essentiel de l’allongement de la durée de vie a en effet été capté par les plus riches, qui sont aussi ceux dont les années de retraite en bonne santé sont les plus longues… et les plus coûteuses. Autrement dit : cette réforme, en reculant pour tous l’âge de départ, consiste à faire cotiser davantage les plus pauvres au bénéfice des retraités les plus aisés ! Le ruissellement, sauce Macron…

Macron, homme de paille de la Commission

Nous l’avons rappelé, Emmanuel Macron lui-même a par avance désavoué sa propre réforme. Après avoir envisagé une réforme à points lors de son premier mandat, et révoqué l’idée de repousser l’âge de départ, le voici qui, à l’ouverture de son second mandat, revient sur sa parole, et s’enferre dans une réforme impopulaire que ne dictent ni l’urgence ni l’état des finances. Pire, il la met en chantier alors même que l’inflation est repartie brutalement à la hausse, que le prix de l’énergie flambe et que la troisième guerre mondiale pourrait se profiler. On conçoit pourtant mal que la France réforme son système de retraites tout en prétendant basculer en « économie de guerre »…

Cette conduite ne répond à aucun bon sens, à aucune logique politique. Et pourquoi cela ? Parce que cette réforme des retraites répond à autre chose. Elle répond aux exigences de la Commission européenne, qui cherche depuis longtemps à imposer à la France une déconstruction de son système de retraites. Les revirements de Macron ne traduisent pas seulement sa désinvolture et son cynisme : ils traduisent aussi la situation d’emprise où l’Union européenne tient la France. Lorsque l’on regarde du côté de celle-ci, les choses deviennent beaucoup claires.

Presque chaque année depuis 2011 au moins, l’Union européenne demande à la France d’opérer une réforme des retraites.

Charles-Henri Gallois, président de Génération Frexit, l’a expliqué dès le départ : cette réforme des retraites nous est imposée par l’Union européenne aussi bien dans son contenu que dans son calendrier. Elle est la contrepartie imposée par Bruxelles à la France pour toucher sa part de l’argent du « plan de relance » de l’UE consécutif au Covid-19, lequel nous coûte déjà 40 milliards d’euros !

Comment cela est-il possible ? Tout simplement parce que le versement de notre argent est politiquement conditionné à l’accomplissement d’un certain nombre de réformes, dont celles de l’assurance-chômage (déjà réalisée) et des retraites, inscrites officiellement au « plan national de relance et de résilience ». Le respect de ce PNRR, rédigé par la direction générale du Trésor et soumis à Bruxelles pour approbation en juin 2021, est indispensable si la France espère toucher sa part du plan de relance européen.

Or ce PNRR est lui-même homogène avec les « grandes orientations des politiques économiques » (GOPÉ) adressées par Bruxelles à la France chaque année au mois de mai, en conformité avec l’article 121 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne, et en cohérence avec le Semestre européen. Ce Semestre européen prévoit un mécanisme de surveillance multilatéral ayant pour objectif de contraindre les gouvernements à tenir les engagements pris au niveau de l’Union européenne. À ce titre, depuis 2011 et le règlement 1173/2011 les GOPÉ sont juridiquement contraignantes : leur non-respect peut entraîner une sanction administrative conduisant à un dépôt de 0,2 % du PIB (soit 46 milliards d’euros).

Et il se trouve que, presque chaque année depuis 2011, les GOPÉ demandent à la France d’opérer une réforme des retraites.

Diapositive précédente
Diapositive suivante

La Commission européenne s’est elle-même fendue d’un Livre blanc sur les retraites en 2012. Le contenu en est parfaitement explicite : réformer les retraites est urgent dans tous les pays de l’UE. Et cette réforme doit prendre la forme suivante : accroissement de la durée de cotisation, recul de l’âge de départ à la retraite, ouverture au système de retraites par capitalisation.

Diapositive précédente
Diapositive suivante

On le voit, cette réforme des retraites est en réalité un objectif que la Commission européenne poursuit avec constance depuis des années. Pour parvenir à cet objectif, elle s’appuie sur un cadre juridico-politique extrêmement contraignant, celui de l’Union européenne, qui oblige ses membres à converger vers un « optimum néolibéral », en les rappelant constamment aux engagements qu’ils ont pris dans ce cadre — dont l’illégitimité n’est jamais remise en question — sans aucune considération des intérêts nationaux ni encore moins de la volonté des peuples. Elle a tiré profit du Covid-19 pour accroître encore d’un cran son emprise, exerçant carrément contre la France un chantage au financement afin de voir adoptée cette réforme des retraites.

Notons d’ailleurs que la France n’est pas le seul pays soumis à ce chantage : l’Espagne comme la Belgique, de la même façon, sont contraintes par l’UE à réformer leurs systèmes de retraites. La seule différence est que cette condition est explicitement exprimée et assumée par les responsables politiques de ces pays, qui ne font pas mystère de l’implication de la Commission européenne ni de la subordination de la délivrance des fonds à la réalisation de ces réformes. À l’inverse, en France, cet odieux chantage est soigneusement passé sous silence par l’essentiel de la classe politique et des médias, quand il n’est pas carrément nié, contre toutes les preuves !

Il faut dire que le scandale n’est pas mince : non seulement la France surpaie le plan de relance, mais en plus elle est contrainte à réaliser cette réforme des retraites pour toucher sa part des fonds ! Nous sommes contributeurs nets d’un plan qui nous impose une régression sociale ! Étant donné la sensibilité du sujet et le rejet massif des Français les eurocrates ont bien compris qu’il était primordial pour eux de masquer ce scandale, au prix des pires mensonges, sans quoi la nocivité de l’Union européenne éclaterait aux yeux de tous.

Emmanuel Macron n’est dans ce processus qu’un rouage servile, un commissionnaire qui s’attache à poursuivre avec zèle le détricotage social entamé depuis des années en France par les gouvernements européistes successifs, de droite comme de gauche, qui tous ont avalisé notre chute collective en réaffirmant leur soumission à l’Union européenne. C’est bien elle qui est la force motrice à l’origine de la destruction de notre modèle social, entre autres. Voilà pourquoi il faut bien entendu combattre Emmanuel Macron et sa politique, mais aussi porter le fer plus haut, le porter contre la structure qui a permis son émergence et qui conduit et justifie son action, c’est-à-dire contre l’Union européenne elle-même. C’est la condition sine qua non pour reprendre le contrôle de nos vies.

Reprendre le contrôle de nos vies

Génération Frexit s’oppose fermement à la régression sociale que cette réforme représente, comme aux autres atteintes à notre modèle social hérité de la Libération, toutes réalisées sous l’impulsion directe ou indirecte de l’Union européenne. Il est inacceptable que les travailleurs français paient d’années de vie les injonctions doctrinaires d’une oligarchie de bureaucrates. Il n’est pas acceptable non plus que la génération active actuelle, qui a essentiellement connu la crise, la dette et la dégradation des conditions d’emploi, et la suivante, à qui l’on prépare pire, paient la négligence de leurs aînés, qui n’ont rien fait pour conserver le contrôle de notre système social et ont préféré « construire l’Europe » plutôt que d’assurer l’avenir de leurs enfants et de leur pays.

Nous appelons au contraire à consolider nos acquis sociaux et à revenir à l’esprit du programme des « Jours heureux » qui avait animé nos aïeux résistants au sortir de la guerre. Les retraites par répartition doivent être consolidées, et leur principe établi définitivement dans la Constitution. L’âge de départ à 62 ans doit être maintenu inchangé, et le nombre d’annuités revenir progressivement à 42 ans pour tous comme il l’était avant la réforme Touraine de 2013. Quant aux multiples régimes spéciaux, leur abolition, sans être un tabou, n’est aucunement une urgence, et n’est de toute façon envisageable qu’à la condition qu’elle concerne tous les régimes, à commencer par celui des sénateurs. Et cette égalisation devra se traduire impérativement par une augmentation sensible des salaires de la fonction publique, dont le décrochage continue depuis des années, ce qui pèse sur le pouvoir d’achat général et contribue à une baisse des rentrées de cotisations sociales.

La création d’un million d’emplois supplémentaires suffirait largement à renflouer les caisses pour de nombreuses années.

Notre système social doit rester financé avant tout par les cotisations du travail, c’est pourquoi une politique énergique et déterminée de réindustrialisation doit être amorcée de toute urgence. La création d’un million d’emplois supplémentaires suffirait largement à renflouer les caisses pour de nombreuses années, en plus d’alléger la charge représentée par le versement des allocations chômage. C’est à cet objectif de moyen terme que doit tendre notre action politique. Cela amènerait 18 milliards d’euros de cotisations sociales en plus et 6 milliards d’euros d’allocations chômage en moins. Le gain net pour la Sécurité sociale serait de 24 milliards d’euros. Il serait alors possible, dans ces conditions, d’utiliser une partie du surplus pour revaloriser sensiblement toutes les petites retraites, contrairement à l’arnaque des 1200 euros par mois que tente de nous faire gober le gouvernement. Enfin, à plus long terme, il faut naturellement veiller à ce que la natalité soit encouragée, par des incitations financières et des politiques publiques, afin que l’équilibre démographique, paramètre principal du système, soit garanti.

Dans l’immédiat, une simple augmentation de la CSG d’un point permettrait de résorber intégralement et sans préjudice le déficit qui s’annonce. Cet impôt présente l’avantage d’exister déjà, et de ne pas porter seulement sur les actifs et les retraités, mais aussi sur les revenus du capital, qu’il est juste de mettre à contribution dans le financement des dépenses sociales.

Il ne saurait y avoir de fraternité ni d’égalité hors de la souveraineté populaire pleine et entière, exercée dans un cadre national.

Or réindustrialiser la France implique de relocaliser l’emploi, de protéger celui qui existe et de favoriser l’émergence des industries d’avenir. Cela implique de contrôler sa politique monétaire, sa politique commerciale, sa politique douanière, sa politique budgétaire, sa production d’énergie, au lieu de s’en remettre pour cela aux décisions de l’Union européenne. Cela implique de se soustraire autant que de besoin au libre-échange et aux aléas de la mondialisation, de développer un État stratège en mesure de décider souverainement de ses investissements et des subventions qu’elle alloue. Cela implique de rompre avec l’euro, qui nous maintient mécaniquement dans la précarité et le chômage de masse. Cela implique en résumé de pratiquer une politique nationale pleinement souveraine et indépendante, et certainement pas de subir en catimini des décisions européennes illégitimes et scandaleuses.

À Génération Frexit, nous sommes convaincus que c’est de l’émancipation totale de la tutelle et du chantage que l’Union européenne fait peser sur nos vies que viendra le redressement de la France, et avec lui le retour du progrès social. Toute autre voie, qui consisterait par exemple à combattre des réformes tout en validant tacitement le cadre institutionnel européen qui les impose, ne peut conduire notre pays qu’à l’impasse et notre peuple au désespoir. Parce qu’il ne saurait y avoir de fraternité ni d’égalité hors de la souveraineté populaire pleine et entière, exercée dans un cadre national, seul périmètre légitime de toute politique ambitieuse et progressiste.

Génération Frexit

50% de remise sur la boutique

*Pas de remise sur les livres

SIGNEZ LA PETITION POUR EXIGER UN REFERENDUM SUR NOTRE APPARTENANCE A L'UNION EUROPEENNE.

Génération Frexit est associé à la pétition nationale soutenue par de nombreuses personnalités pour exiger que soit organisé un référendum sur notre appartenance à l’Union européenne.

Nous vous invitons à vous associer à cette démarche en signant la pétition et en la relayant autour de vous.

Merci pour votre aide